Tuesday 22 March 2016 to Sunday 10 April 2016
Exposition No. 21
Pour simplifier la compréhension des mouvements dans l’histoire de l’Art, on utilise souvent un mot simple pour les décrire. Ainsi, on a l’impressionnisme, le symbolisme, l’expressionisme, l’abstrait, le futurisme, le brut, le cubisme, le dadaïsme, le romantique, le pop art, etc. qui chacun décrit un style marquant ou notable de l’histoire de l’Art.
Souvent, les artistes savent qu’ils ont intérêt à surprendre, à innover, à intellectualiser leur Art pour obtenir un mot, puis des articles et une reconnaissance « académique » ou l’inverse. Ce travail se fait parfois au détriment de l’émotion, d’une forme de souplesse, de liberté et finalement de générosité, voire même d’altruisme du peintre envers la société, au profit d’une certaine uniformisation derrière des concepts, compréhensibles uniquement par les rares initiés.
Christiaan Conradie est un autodidacte dans le domaine de l’art et un champion dans son sport de prédilection, le surf. Aujourd’hui, cet artiste sud-africain venu du Cap, vit et travaille à Mexico. C’est là qu’il affine son style, si unique, et s’imprègne d’une nouvelle culture riche et dense comme celle de son pays natal.
Lorsque « Stew » m’appelle pour m’encourager à découvrir le travail de son pote, je sais que nous n’avons ni place, ni date pour une exposition avant 18 mois. Mais, dès la première image qui s’affiche, c’est le choc. Immédiatement, je pense à Lucian Freud et je me dis que l’image s’est glissée par mégarde. Un artiste qui sait peintre un corps vieux, sans aucune complaisance, mais qui loin de repousser, attire un regard admiratif et étonné, c’est un artiste rare.
A mesure que les images défilent, je suis de plus en plus surpris car le style change, se personnalise, se renforce, et finalement s’affirme. L’impact des tableaux est immédiat, leur force incontestable. Puis, arrive la période mexicaine. Là, c’est l’explosion de couleurs, l’arrivée du relief et l’usage du néon sur les toiles. Vite, un mot m’envahit, celui d’essence. En effet, Christiaan Conradie ne peint comme aucun autre avant lui. Il scinde et unifie, il distille les émotions. Ainsi, pour certaines, partant d’un modèle, souvent issu de son imagination, il crée des détails extrêmement fidèles (yeux, bouche, mains, etc.) et le reste est coloré et abstrait. Ainsi, l’artiste nous propose ce qu’il appelle l’essence de son personnage.
Nous avons fait connaissance par téléphone et l’aventure a commencé à New-York par une vente et depuis l’émerveillement continue. Ce n’est qu’un début, merci Christiaan ! Surtout, reste libre et fais nous surfer avec toi sur cet océan de surprises, de détails et de sensations.
Bertrand SCHOLLER
Mai 2016